La Mauritanie, ça vous parle ? C’est un pays que nombre de personnes ne savent même situer sur une carte ou dont le nom ne dit pas grand chose de positif. Eh bien je peux vous le dire tout de suite, c’est un merveilleux pays à découvrir qui mérite qu’on y aille pour casser les préjugés de sa mauvaise réputation passée. Je vais essayer de vous partager tous mes conseils pour parcourir le pays de Nouadhibou à Chinguetti en passant par Nouakchott et le Banc d’Arguin.
| Fiche d’identité de la Mauritanie
- La Mauritanie est un pays d’Afrique du Nord Ouest
- En forme longue on l’appelle la République Islamique de Mauritanie
- Elle a des frontières avec le Maroc, l’Algérie, le Mali et le Sénégal
- Sa capitale et sa plus grande ville au passage, est Nouakchott
- Il y a seulement 4 millions d’habitants dans le pays alors que le pays est quasiment deux fois plus grand que la France
- On retrouve environ 75% de désert sur le territoire et 800km de côte
- La religion principale est l’Islam
- On y parle arabe Hassanya (très différent de l’arabe Derija du pays voisin marocain)
- Après une colonisation française, la Mauritanie est devenue indépendante en 1960
| Nouadhibou
Premier arrêt pour nous, qui venions du Maroc, Nouadhibou est une chouette ville pour s’imprégner un peu de l’ambiance locale et comprendre comment fonctionne le pays et sa société. Attention, ce n’est pas du tout une ville « moderne » comme on connaît en Europe, mais ça reste un endroit où on peut trouver plus ou moins tout ce qu’on veut : de l’essence, des banques, des petits restaurants et des boutiques en tout genre.
En terme de découvertes, on a commencé par aller jusqu’à la pointe la plus au sud de la péninsule; le Cap Blanc. Pour y aller, départ de la piste au point GPS 20.851475, -17.046008. Malheureusement, le temps n’était pas de la partie. Mais même avec un ciel nuageux, ça restait très beau ! On y trouve un phare, une grande plage et des falaises aux alentours. Si vous vous approchez du phare, il est possible de faire une visite avec le gardien pour y monter, découvrir un petit musée et apprendre plein de choses sur le Cap. Ca coûte 200 mru par personne, soit environ 5€. Vous pouvez aussi vous balader sur la plage et dans les alentours vous-même, puis rester dormir non loin de là si vous êtes en van ou en 4×4.
Attention, l’accès au Cap peut être très sableux par moment, faites attention si vous n’avez pas un 4×4. On a vu des voitures deux roues motrices passer, mais elles étaient légères. Je n’irai pas avec un camping-car ou un trop gros fourgon personnellement !
On est ensuite aller passer quelques jours sur un petit spot au bord de l’eau, dans la baie des dauphins (aussi appelée la baie de l’étoile). Ce n’est pas en pleine nature, car à seulement quelques centaines de mètres de la route, mais c’est calme, sécurisé et avec une chouette vue. Ici, pas grand chose à faire à part profiter des alentours et prendre son temps.
Admirer le va et viens des pêcheurs, la marée qui monte et qui descend, acheter un peu de poisson pour le cuisiner sur place et faire de belles rencontres au passage. Si vous avez une canne à pêche, il y a de quoi faire ! Si vous avez un paddle ou du matos de kite surf aussi. Selon les jours la lagune peut être un lac, ou se déchaîner.
N’hésitez pas à aller marcher sur la plage autour de la baie et notamment en longeant la partie nord, pour vous retrouver avec des magnifiques plages sans personne autour ! Faites juste attention à la marée 🙂 Il y a aussi des spots dodo autour de Kobanu pour s’éloigner un peu de la route mais attention où vous roulez, n’allez pas vous planter dans le sable mou.
| Le Banc d’Arguin
La route entre Nouadhibou et Chami, principal village avant le Banc d’Arguin, n’est qu’une longue traversée du désert sur un goudron pas souvent en très bon état (attention, il peut y avoir de sacré nids de poule par là). En soit, c’est possible de faire une longue portion par les pistes. On ne l’a pas fait car on était seule et qu’à cause d’une énorme tempête de sable, c’était quasi impossible de suivre des traces qui s’effacent au moindre coup de vent. On aurait pu facilement se perdre et comme il n’y a pas de réseau, ça peut vite être une grosse galère si on est pas au moins deux véhicules. On a donc préféré l’option goudron jusqu’à Chami puis piste jusqu’au Parc.
Dans le village de Chami on s’est posé une nuit dans l’auberge l’Or du Sahara (coordonnées GPS : 20.173059, -15.973844). Elle ne paye pas de mine mais si comme nous vous arrivez tard, que vous avez envie d’une douche et d’un peu de réseau, ça fait le taff. Les gens qui y travaillent sont très sympas, ça coûte 200 mru (5€) par nuit pour une voiture avec deux personnes. On a pu faire notre linge et notre vaisselle tranquillement, et même se laver les cheveux ! Le luxe quand on vit sur la route comme nous 🙂
Le lendemain on est parti en direction du Banc d’Arguin. Enfin, on a essayé. Aucun panneau n’indique quoi que ce soit ici et sur le GPS, le début de la piste est difficile à trouver. On a commencé sur un chemin mais qui était beaucoup trop sableux. On a finalement fait demi tour pour demander des conseils, pas grand monde ne savait nous aider jusqu’à tomber sur Sidne Any, un garde du parc qui s’en allait justement là-bas. Il nous a dit de le suivre pour voir le début de la piste. Tellement adorable, il nous a même acheté de l’eau et du pain avant de partir.
On était bien au bon endroit mais on avait loupé le début de la bonne piste de quelques centaines de mètres ! On l’aurait normalement rejoint si on avait continué mais on a préféré être prudente, pour ne pas terminer enlisé dans le sable 😅
Le début de la piste (même si ça n’en a pas l’air car encore une fois, rien est indiqué) se fait via ces points GPS (je vous conseille de les enregistrer sur maps.me pour avoir une vue globale de la piste et suivre le cap. Parfois d’autres pistes dévient un peu mais tant que vous restez dans la bonne direction, alors pas de soucis) : 20.156263, -15.967899 / 20.156814, -15.975421 / 20.154831, -15.976377 / 20.146242, -15.979383 / 20.131881, -15.986164. Ensuite, suivez la piste en blanc qui est sur maps.me, le tracé est assez bon jusqu’à Ten Alloul, Iwik ou Arkeiss.
Arrivées dans le parc, on s’est fait un premier bivouac sauvage au bord de l’eau, non loin de Ten Alloul. Les gardes nous ont dit que dans ce coin c’était autorisé, car il n’y avait pas de campings. Proche de Iwik ou de Arkeiss c’est un peu plus compliqué car les campings essayent d’obliger les gens à y dormir (et ça coûte un peu cher). Nous on s’est régalé en pleine nature, avec une voie lactée parfaite depuis notre tente de toit et une vue sur l’océan au réveil. Aucun soucis dans ce coin, c’est sécurisé.
Si vous n’êtes pas en van ou en 4×4 aménagé, alors vous devrez dormir dans un camping ou une auberge. Ils proposent des tentes ou des petites cabanes simples mais avec le nécessaire. Comptez 15 à 30€ la nuit pour deux selon l’endroit. Pour venir jusqu’au parc, un 4×4 est absolument nécessaire, il y a beaucoup de sable et de pistes bien molles. Donc louez un 4×4 à votre arrivée en Mauritanie ou partez avec un guide 🙂
Depuis Ten Alloul on est ensuite monté jusqu’au magnifique Cap Tafarit, proche du petit village de pêcheur Arkeiss. N’hésitez pas à prendre la piste qui monte jusqu’au Cap, elle est un peu chaotique mais en 4×4 ça passe 100 fois. La vue depuis la haut est magnifique quand c’est bien dégagé et avec le soleil, la couleur de l’eau est d’un bleu turquoise étonnant. On a adoré !
On est ensuite re descendu pour aller manger un bout au restaurant du camping du village. Environ 7€ le plat, copieux et très bon. Puis on a continué un peu la piste vers le nord pour aller se baigner sans personne autour dans une eau délicieuse. On a vu pas mal de poissons et d’oiseaux migrateurs. Après une deuxième nuit en bivouac sauvage, on est descendu au village d’Iwik. Les environs sont super beaux, notamment à marée basse ! Il y a avait tellement de poissons qu’on les voyait sauter dans tous les sens, avec les pélicans volant à ras de l’eau, près à les attraper.
On s’est promené le long de la côte pour s’imprégner un peu de cette ambiance puis on a voulu voir le village en lui-même. Petit village de pêcheurs, Iwik abrite environ 70 personnes dans des vieilles cases en tôle. C’est très rudimentaire mais les gens sont super accueillants. On a rencontré Zidane, le chef du village, qui nous a proposé de venir boire le thé quand on l’a croisé. On a évidemment répondu oui avec plaisir !
Alors attention, en Mauritanie quand on accepte une invitation pour le thé, il faut avoir du temps. Ce n’est pas comme au Maroc, où ça peut être assez rapide. Ici, c’est une longue cérémonie. Le thé se sert en 3 fois, et entre chaque, ils refont une théière avec de la nouvelle eau et tout le processus que ça implique (le sucre, faire chauffer, mélanger tous les verres ensemble plusieurs fois pour créer la mousse…). Bref, prendre le thé ça prend au moins une heure de temps!
On a longuement discuté avec Zidane qui nous a parlé de sa famille et de son village. On aime tellement ce genre de rencontres imprévues, qui nous font découvrir une facette plus authentique des lieux. Car découvrir des paysages c’est bien, mais savoir comment vivent les gens sur place et leur réalité c’est encore mieux ! Au final, Zidane nous a même invité à rester manger avec sa famille un délicieux riz poisson et il nous a offert 4 super gros poissons fraîchement ramenés de l’océan.
Cette générosité et cet accueil sont tout simplement incroyable! On est reparti de là le coeur rempli de belles choses. Gros coup de coeur pour cette région du banc d’Arguin et pour ces belles personnes.
| Nouakchott
Quittant Chami et le banc d’Arguin on a fait une halte en route avant d’atteindre Nouakchott. On s’est trouvé un beau bivouac sauvage au bord de l’eau, seules au monde. Bon, comme depuis le début du voyage il y avait malheureusement énormément de déchets au bord de l’eau. Une triste réalité qui nous rattrape et personne pour faire des ramassages dans le coin. Mais en dehors de ça le spot est agréable et très tranquille (GPS 18.950012, -16.194944).
Et puis, il était temps d’aller dans notre première capitale de l’aventure (nous ne sommes pas passée par Rabat au Maroc). On essaye d’éviter au maximum les grandes villes avec notre van 4×4 car ça nous oppresse très rapidement (surtout ici en Mauritanie, car la conduite en ville c’est tout simplement du grand n’importe quoi). Nouakchott était inévitable pour nous car c’est tout simplement sur la route pour rejoindre les grands déserts. En plus, on avait besoin de faire des courses, de trouver un garage et de rejoindre la famille de Fatimetou, qu’on avait rencontré à Chami.
Après de nombreux barrages de police, comme plus ou moins sur toutes les routes du pays, on arrive enfin à la capitale. Nos premières impressions ? Il y a du sable partout, les bâtiments sont relativement bas et la conduite est TRES sportive. Les gens arrivent littéralement de tous les côtés, doublent n’importe comment, passent parfois au feu rouge… la plupart conduit des très vieilles voitures, qu’on pourrait facilement qualifier « d’épaves » avec des carrosseries déglinguées, des phares en moins, pas de rétros ou encore avec d’énormes chargements sur le toit qui écrasent la voiture.
La conduite à Nouakchott n’est pas forcément dangereuse, mais elle nécessite d’être à 2000% concentré et de garder les yeux partout. Il faut être réactif, anticiper ce que vont faire les autres et ne pas chercher à être le plus fort. Si vous avez des angoisses pour conduire, je vous conseille vivement de laisser le volant à quelqu’un d’autre.
En dehors de la conduite, Nouakchott est un joli « bordel organisé », avec le quartier des ambassades, le quartier des expat’, le quartier des garages, etc… c’est une grande fourmilière qui bouge beaucoup et dans laquelle on peut trouver plus ou moins tout ce qu’on veut (contrairement au reste du pays).
Premier arrêt pour nous, le garage ! Etape indispensable dans notre long voyage, nous avons besoin de faire notre première vidange. 45€ pour la vidange/révision avec achat de l’huile moteur et du filtre à huile inclus, ainsi que les graissages. 70€ pour acheter une batterie neuve car la notre commençait à réellement faiblir (on l’a changé nous-mêmes et on a revendu l’autre 5€ sur un parking, pour les composants restants). Et enfin 0€ pour un tour chez le mécano qui a vérifié notre alternateur, mal en point depuis le Maroc, mais impossible à changer ici car personne n’a de pièce Land Rover. Après une grosse matinée d’inspection, le mécano nous a finalement dit de partir sans payer !
Deuxième arrêt, les courses ! La plupart du temps on fait nos courses dans les marchés et les petits villages en voyage. Mais en Mauritanie, je dois dire que c’est assez difficile de faire ses courses en dehors de la capitale. Il n’y a quasiment pas de fruits et légumes, très peu de produits frais et encore moins des produits « européens ». On voulait donc trouver un supermarché qui pouvait nous permettre de faire le plein. Après en avoir fait plusieurs, on a finalement trouvé notre bonheur à « Mauricenter » et au « Supermarché Bon Prix ».
Pour les fruits et légumes par contre on a toujours autant galéré. Le pays n’en produisant quasiment pas, les gens en mangent très peu. Il faut réussir à trouver des magasins qui vendent des légumes importés du Maroc ou du Sénégal. On n’avait pas les bonnes adresses !
Enfin troisième arrêt, la famille de Fatimetou ! On s’était rencontré dans l’auberge à Chami, avant de partir pour le Banc d’Arguin. Elle était là-bas avec sa mère et son fils pour le travail et nous avait invité à boire le thé avec elle. Après une longue soirée de discussion, elle nous avait finalement invité à venir chez elle quand on serait de passage sur Nouakchott. On a tenu parole et on est venu avec plaisir !
C’était génial de pouvoir rester avec une famille Mauritanienne, découvrir une facette de leur mode de vie, de leur gastronomie et de leur culture. On est resté 4 jours avec eux, ce qui nous a permis de beaucoup discuter et se rapprocher. On a pu manger un couscous mauritanien (rien à voir avec le couscous marocain!), un tiéboudien (plat emblématique du Sénégal, très réputé ici aussi, c’est du riz-poisson) ou encore du jus de pain de singe.
Fatimetou nous a emmené découvrir les plages proche de Nouakchott, à l’heure du retour de pêche ! On a ensuite terminé la soirée à manger sous une tente mauritanienne, où les locaux aiment se retrouver pour déguster un bon plat de riz ou de viande. Cette immersion en famille nous a permis d’en apprendre davantage sur la place de la femme, qui évolue de plus en plus dans le bon sens ou encore sur la cérémonie du thé, très importante ici !
Et puis finalement, un dernier arrêt s’est imposé avant de quitter Nouakchott… direction les urgences de l’hôpital national ! Après 24h de grosses douleurs dans le haut du ventre et du côté droit des côtes, je suis allée me faire ausculter. Deux médecins et une échographie plus tard, me voici avec des calculs biliaires, en pleine crise de coliques 😅 J’ai finalement passé 2 bonnes heures sous perfusion dans un lit de la salle de garde des infirmiers avant de pouvoir sortir. Les médecins ont été vraiment adorables et je n’ai rien eu à payer ! Une expérience de plus pendant cette longue aventure. Heureusement, sans gravité.
Bilan de Nouakchott : ça reste une ville de passage dans laquelle il faut prévoir de faire les choses difficiles à faire dans le reste du pays (grosses courses, papiers, garages, etc). Si vous y avez des connaissances alors c’est top mais sinon, ça ne vaut pas le coup d’y rester bien longtemps. Ce n’est pas vraiment une ville qui se « visite ».
| Boucle dans le désert de l’Adrar (Atar, Chinguetti, Tergit, Vallée blanche)
Après avoir découvert une partie du nord et de l’ouest du pays, il était temps pour nous d’aller nous enfoncer dans l’Est et dans le fameux désert de l’Adrar. Depuis Nouakchott une route goudronnée mène tout droit jusqu’à Atar, la plus grand ville de la région de l’Adrar. Il faut compter environ 6h de route.
Nous on a préféré couper la route en deux pour que ça ne soit pas trop fatiguant, avec un arrêt proche de Akjoujt (spot au point GPS 19.710428, -14.394957, autre spot possible plus loin GPS 20.237048, -13,477596). Les paysages tout du long de la route sont assez monotone : c’est du désert à perte de vue avec parfois des dunes. La diversité commence à apparaître en se rapprochant d’Atar, où les fameux plateaux de Mauritanie apparaissent petit à petit.
Il est aussi possible de venir par le nord du pays, depuis Nouadhibou. Une piste longe la ligne de chemin de fer qui va jusqu’à Zouerate. C’est un bon moyen de rejoindre l’Adrar sans descendre sur Nouakchott, par contre la piste peut être très sableuse selon les vents. Il est déconseillé d’y aller à un seul véhicule mais dans les faits, certains le font. Il faut juste être bien équipé contre les ensablements (plaques de desensablage et compresseur sont indispensables).
Pour découvrir la région, plusieurs itinéraires sont possibles. Je vais vous partager le notre et vous pourrez ensuite faire à votre sauce !
On a commencé par Atar, car on avait besoin de faire des courses et le plein d’essence avant de nous enfoncer dans le désert. La ville n’a pas un attrait particulier, c’est surtout un bon endroit pour s’héberger et faire le plein de vivres. Quand on arrive de la France, c’est aussi le lieu d’arrivée pour beaucoup, qui préfèrent prendre un vol France – Nouakchott – Atar, pour éviter la longue traversée du désert. C’est sur que si vous n’avez que quelques jours de vacances, ça ne vaut pas le coup de le perdre sur la route.
Pour bivouaquer on s’est trouvé un petit spot bien sympa en pleine nature mais non loin de la ville pour avoir tout de même du réseau. Un gros problème pour nous qui sommes digital nomades, le réseau est quasi inexistant en dehors des villes, ce qui nous empêche de travailler correctement. Pour une fois, on pouvait lier une bonne connexion avec un bivouac sauvage tranquille ! Seuls quelques dromadaires sont venus déranger notre tranquillité 😅 (GPS du spot : 20.534752, -13,065908. Non indiqué sur le GPS, le début de la piste pour s’y rendre se trouve au 20.519656, -13.068279).
Si vous avez un 4×4, une chouette petite boucle permet d’aller jusqu’a Azougui (bitume) pour ensuite longer l’oued d’Atar (piste de sable un peu profonde). Dans le creux de l’oued, qui est totalement asséché en dehors des grosses pluies, il y a une vraie tranquillité et plusieurs endroits pour se poser (mais sans réseau). Depuis Atar il est aussi possible de rouler vers le nord en direction de Choum et Zouérate.
Après ces quelques jours à Atar nous avons enfin pris la route en direction de Chinguetti. Enfin, la piste plutôt. Bien qu’on ait entendu qu’ils allaient commencer à goudronner cette partie là apparemment ! Ca serait pas mal vu l’état de la piste, qui est un long calvaire de tôle ondulée plus ou moins accentuée selon les vents. Si vous vous y rendez et que c’est désormais le cas, n’hésitez pas à laisser un commentaire pour que je mette à jour l’information 🙂
Nous voilà donc sur cette piste très agréable pendant laquelle nous avons l’impression que tous les boulons de notre 4×4 se desserrent petit à petit et que tout l’aménagement risque de se fracasser d’un coup ! Environ 80km de longueur et plus ou moins 2h de temps sont nécessaires (les locaux roulent plus vite et le font en 1h30 voir moins, mais perso je tiens à mon 4×4 donc j’y vais mollo). En route on découvre de beaux paysages, qui changent un peu de ce qu’on a découvert jusque là.
Après une grande ligne droite entourée de quelques montagnes et petits arbres, on grimpe sur les plateaux via deux épingles assez raides. Juste avant le col, la vue est vraiment belle sur les pics rocheux. Quelques kilomètres plus loin, il est possible de faire un mini détour pour aller découvrir les anciennes peintures rupestres et encore plus loin, la passe d’Amogjar. Nous on était tellement crevée par la piste qu’on avait pas vraiment envie de faire le détour, mais on le regrette un peu ! Faites le si vous avez le temps, il paraît que c’est super intéressant. Encore un peu de tôle ondulée et nous voilà enfin dans la fameuse ville de Chinguetti.
Chinguetti est une ville du centre ouest de la Mauritanie, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1996. Séparée en deux par un oued (la plupart du temps totalement asséché), on y trouve l’ancienne ville avec de nombreuses ruines mais aussi les trésors de bibliothèques et de l’autre côté la nouvelle ville avec la plupart des habitations et des petits commerces. A cause du désert qui ne cesse de bouger dans le temps, Chinguetti a déjà du être déplacé deux fois. Les tempêtes de sable ayant totalement recouvert des habitations. Aujourd’hui la vieille ville continue d’être victime du sable et il n’est pas impossible que Chinguetti doive être à nouveau déplacé…
On décide de se poser dans un camping pour cette fois ! Plus simple pour accéder au village et nous avons besoin de remplir notre eau en plus de faire une grosse lessive. On se pose alors dans le camping des Caravanes. Très simple mais quand on a un véhicule c’est tout ce qu’il faut : du calme, de l’eau et des gens sympas ! Si vous n’êtes pas véhiculé il existe plusieurs auberges comme celle de la Gueïla que je vous recommande fortement.
Notre découverte de Chinguetti commence avec un petit tour à pieds au coucher du soleil, histoire de prendre nos marques et comprendre l’essence de la vie ici. Du côté nouvelle ville il y a plusieurs petits commerces pour acheter à manger ou à boire. Côté vieille ville c’est surtout la partie historique avec les différentes bibliothèques et la vieille mosquée. L’ambiance est très chouette, on ressent toute l’histoire qui se cache des les petites ruelles et dans les murs.
Seul point négatif qu’on remarque tout de suite, alors qu’on avait jamais expérimenté ça jusque là en Mauritanie, on se retrouve harcelé par des vendeuses de bijoux et d’artisanat en tout genre. Les gens qui vendent des choses dans la rue c’est une banalité sur le continent africain et souvent ça peut faire notre bonheur quand on a besoin de quelque chose ! Mais c’est rarement fait avec une grosse insistance.
Ici, les femmes nous ont montré leurs produits, on a pris le temps de regarder, on a même acheté à l’une d’entre elle, mais les autres ont continué de nous suivre dans les ruelles. Nous forçant presque à prendre quelque chose et ne prenant jamais en compte qu’on était juste pas intéressé et que ça ne servait à rien d’insister. C’était super oppressant ! Une bonne dizaine de femmes fait la même chose et au même endroit, c’est quasi impossible de ne pas tomber sur l’une d’entre elles. J’ai trouvé ça vraiment gênant sincèrement alors que je suis pourtant habituer à la manière de vivre ici !
Enfin bref, après cette mise en bouche en demie teinte, on va retrouver Mohamed le lendemain. Il propose une visite de sa bibliothèque familiale dans la vieille ville pour 5€ par personne (200 MRU). Il y a des bibliothèques plus ou moins grande et avec plus ou moins d’ouvrages ! Celle de Mohamed n’est pas immense mais peu importe pour nous, on veut surtout découvrir l’histoire qui se cache derrière.
Il nous explique bien que Chinguetti était un endroit stratégique pour la caravaniers il y a quelques siècles. Des gens du Maroc, du Mali, ou encore du Sénégal se croisait ici pour aller faire du commerce. Beaucoup d’ouvrages ont été écrits à cette époque, notamment par de grands érudits qui étudiaient la langue Arabe ou les sciences par exemple. Le troc était de rigueur, ce qui fait que plusieurs familles se sont retrouvées avec des trésors d’écritures, les gardant siècle après siècle.
Les papiers sont très vieux mais bien conservés. Une visite qui vaut le détour ! Voici les coordonnées de Mohamed si vous souhaitez la faire avec lui : +22246981436. Il y a évidemment d’autres bibliothèques et vous pouvez totalement arriver sur place sans rien prévoir puis rencontrer quelqu’un qui vous fera visiter la sienne!
Nous avons beaucoup sympathisé avec Mohamed qui, après un petit tour de la ville et des explications sur l’histoire passée, nous a invité à aller boire un thé chez lui. Un beau moment de partage avec sa famille !
Pour notre dernière journée à Chinguetti on est allé rencontré Sylvette, qui tient l’auberge de la Gueïla. Elle nous a invité à venir prendre une douche chaude (la première depuis un long moment!) et surtout à partager avec elle de belles discussions sur la Mauritanie. Voilà plusieurs années que Sylvette habite à Chinguetti. Elle a décidé de s’associer avec Sidi, un mauritanien, pour créer une auberge et une agence de voyage. Sincèrement ce sont des gens super sympas et plein de connaissances, que je vous recommande de contacter si vous voulez être accompagné pour découvrir l’Adrar. En plus, l’auberge est vraiment mignonne et super bien entretenue.
Il est temps de repartir ! Petit tour dans le désert pour essayer de s’enfoncer dedans mais le sable est bien mou et nous n’avons pas la force de galérer pour sortir du sable tous les 20 mètres. La météo n’a pas été clémente avec nous, on enchaîne les tempêtes de sable ! Ce qui nous épuise et nous empêche de découvrir les environs comme il faut. On voulait pousser la piste jusqu’à Ouadane et jusqu’au fameux « oeil de l’Afrique », ce cratère d’environ 50 kilomètres de diamètre dans lequel on peut bivouaquer pour avoir l’impression d’être loin du monde !
Mais se manger des kilomètres de piste ondulée sous une tempête de sable pour ne pas avoir les vues qu’on souhaite, ça ne nous tentait pas trop ! Tant pis, ça sera pour une prochaine fois.
Pour sortir de l’Adrar on a voulu prendre un chemin un peu différent. On a donc trouvé une piste qui allait en direction de l’oasis de Mhareth, puis de Tergit en passant par une chouette piste (GPS 20.225661, -13.061216). Tergit est une belle oasis au milieu du désert dans laquelle on retrouve des sources d’eau parfaites pour se rafraîchir. Un bel endroit à découvrir ! L’accès aux sources est payant (5€ par personne).
On est ressorti de Tergit pour aller dormir dans un superbe canyon, aux pieds d’une dune. Un nightspot plutôt parfait en van 4×4 (GPS 20.256645, -13.10475). On était très tranquille avant de reprendre la route en direction d’Aoujeft. Cette route est très jolie avec des vues sur des canyons puis sur le désert. On est allé dans cette direction pour aller découvrir la Vallée Blanche. On nous l’avait conseillé mais sans trouver grand chose sur cet endroit. Finalement en regardant le GPS on a réussi à analyser la piste et les alentours.
Départ depuis une piste en bord de route juste avant Aoujeft (GPS 20.070923, -13.04254) qui nous fait traverser les petits villages de Loudey et Toungaad. Arrivé dans ce dernier la piste bien délimitée devient une piste de sable avec différentes traces. On a pas eu trop de mal à les trouver, il suffit de suivre les traces qui vont vers le sens du GPS et ensuite longer l’oued (sec) pendant plusieurs kilomètres. A partir du village c’est une piste seulement accessible en 4×4 ! Le sable est parfois bien profond et il y a quelques petites dunes à passer (on a même réussi à s’embourber dedans!).
C’est un très bel endroit à découvrir et dans lequel on peut facilement bivouaquer ! On descend un peu vers le sud pour y accéder mais ensuite ça nous fait remonter vers le nord et vers la route principale qui retourne sur Nouakchott. Donc c’est un petit détour qui vaut le coup. D’ailleurs c’est totalement possible de le faire dans l’autre sens évidemment. Mais pour les lumières et le soleil, je conseille plutôt de le faire dans le sens qu’on a fait, nous. C’est ainsi qu’on a terminé notre tour dans l’Adrar ! Un petit sentiment d’inachevé à cause de la météo mais de très belles découvertes pour notre première fois dans cette région du monde.
| Le sud de la Mauritanie et le parc de Diawling
Un nouveau passage par Nouakchott pour quelques jours, puis on a pris la direction du sud car il était temps pour nous d’aller au Sénégal. On a pu découvrir un superbe endroit en route, que je vous conseille même si vous ne quittez pas la Mauritanie. C’est un lieu qui change totalement par rapport au reste du pays : le parc de Diawling.
Créé en 1991, ce parc est à la frontière avec le Sénégal et recouvre plus de 16 000 hectares du côté Mauritanien. Une fois passé le petit village de Keur Macène, la route se transforme en piste après quelques kilomètres. Une piste totalement faisable en deux roues motrices sauf en période des pluies (à ce moment-là même en 4×4 c’est très difficile apparemment donc attention à juillet / août / septembre). La piste n’est pas dans un état incroyable non plus, donc roulez doucement 🙂
A peine entamé, le parc nous accueille avec des dizaines d’oiseaux qui volent dans tous les sens, des phacochères qui traversent la route devant nous et de beaux paysages verdoyants. On a plus du tout l’impression d’être en Mauritanie en une seconde ! Vous pouvez simplement traverser le parc pour rejoindre la frontière à Diama ou alors passer plusieurs jours dans le parc en vous enfonçant vers les villages de Dios et Ndiémar.
On a malheureusement pas eu le temps de le faire nous car on devait quitter le pays pour nos visas, mais j’aurai bien aimé et je vous le conseille !
Voilà pour ce long article sur la Mauritanie, j’espère qu’il aura pu vous être utile et vous donner des pistes pour un chouette voyage ou un road trip à travers le pays ! La Mauritanie est vraiment un chouette pays à visiter et ses habitants sont très accueillants. N’ayez aucune crainte d’y aller 🙂 Même si, attention comme dans tous les pays du monde et bien trop souvent en Afrique, même les pays stables peuvent avoir des hauts et des bas. Il suffit simplement de bien se renseigner avant le départ !
Je suis étudiant mauritanien en France et je vous remercie les filles d’avoir donné la vraie image de mon pays. Votre contenu m’a permis de montrer une image simple et sincère de la Mauritanie à mes potes français, qui n’ont jamais entendu parlé de ce pays ou la connaissent mal. Je vous ai trouvé honnêtes lorsque vous avez évoqué le sujet de déchets, de la conduite à Nktt et surtout surtout la météo.
Je vous suis depuis le début de votre aventure. continuez vous êtes tout simplement courageuses.
Oh merci beaucoup !!
Mérci por l information. Se suis du Portugal. Je pense em 2024/2025 Faire se road trip..
Rentree a 1 semaine Du marco…
Bonjour les filles! J espère que vous allez bien?
J’ai une question, j’ai vu dans vos vidéos des vue aériennes et ma questions quel était les formalités pour utilisé un drone?
En vous remercient.
Je vous souhaite un très bon voyage prenez soins de vous.
Bisous
Safa
Bonjour et merci ! En Mauritanie pas de formalités, c’est autorisé les gendarmes m’ont dit. Par contre il faut suivre les règles de base, ne pas voler au dessus des gens, au dessus des villes, etc 🙂 d’un point de vue sécurité !
Bonjour, Olivia très bon reportage de ton voyage mauritanien avec suffisamment de détails pour ne pas trop se planter., Nous devons y partir au mois d’octobre, venant du Maroc nous envisageons de filer le long de la voie ferrée et faire Choum Atar Chingueti Ouadane, étant en quad 4 X4, notre autonomie en carburant est un peu limitée, peux tu m’indiquer si on trouve facilement de l’essence dans ces parages.je te remercie; Claude
Merci beaucoup ! Tant mieux si ça peut vous aider 🥰 j’aurai adoré faire le long de la voie ferré mais on n’a pas bien organisé notre trip 😅 De ce qu’on m’a dit il y a de temps en temps des ravitaillements dans les villages mais ce n’est pas 100% sur donc vaut mieux partir avec du stock pour ne pas trop galérer :/
Bonjour Olivia
Un beau pays encore préservé du tourisme de masse
Bravo pour votre travail et amitiés à votre pote Charlie
C’était un petit coucou d’Algérie que vous avez oublié de visiter et c’est dommage
Hello, merci beaucoup 🙂 On ne l’a pas oublié mais impossible d’y rentrer avec un véhicule étranger, ça sera pour plus tard !
Bonjour les missed,
Super reportage.
Merci pour la simplicité et les conseils.
Nous devons faire à peu près votre itinéraire en novembre.
Savez-vous vous si on peut encore embarquer des voitures sur le train minéralié entre Nouadhibou et Choum?
Je n’ai pas réussi a trouver une info récente.
Nous sommes résidents au Maroc et partirons en Duster 4×4 et tente de toit.
Profitez bien.
Amicalement
M&M
Bonjour ! Merci beaucoup 🙂 Oui c’est toujours possible mais pas tous les jours assuré par contre 🙂
Idem pour moi en novembre en Defender TD4 (Insta: belgicaaroundtheworld). Ce site est une véritable mine d’or. Merci Olivia.
Merci à vous 🥰
Bonjour, nous avons prévue de partir en Mauritanie en novembre en 4×4 ,vous qui avez parcourue une bonne partie de la Mauritanie en 4×4, pouvez vous me dire si on trouve facilement du gasoil, ou est-ce qu’il faut prevoir des réserves?
Merci de votre réponse.
Cordialement
Bonjour, je découvre votre commentaire un peu tard mais oui on en trouve pas mal, cependant il vaut toujours mieux faire le plein dès qu’on arrive à la moitié de son réservoir, au cas où il y a un problème dans une station 🙂