Le Mont Meru vous connaissez? Situé en Tanzanie, au cœur du parc national d’Arusha, ce sommet culmine à 4566 mètres d’altitude. C’est le 4ème plus haut sommet d’Afrique et le second de Tanzanie. Moins célèbre que son voisin le Mont Kilimandjaro, il n’en reste pas moins très impressionnant à gravir. Conseils et récits, voici un article complet si vous voulez vous lancer dans l’ascension du Mont Meru. 

Cet article est un “article invité“. Il a été rédigé par Anouck & Marie puis mis en page et enrichi par moi-même. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’aller faire l’ascension du Mont Meru mais j’espère en avoir le temps lors de mon prochain voyage en Tanzanie ! Retrouvez tous mes articles pour préparer un voyage en Tanzanie dans le dossier qui y est consacré.

 

carte mont meru tanzanie

 

| Infos pratiques

L’ascension du Mont Meru s’effectue généralement en 4 jours et 3 nuits. Cependant, il est également possible de le faire en 3 jours et 2 nuits pour les plus courageux et sportifs. Si nous essayons au maximum de nous débrouiller par nous-mêmes au cours de nos voyages, une agence est absolument nécessaire pour l’organisation de cette expérience. Et honnêtement, avec le recul, on comprend pourquoi ! Il est donc impossible de se lancer dans cet ascension tout seul, c’est simplement interdit.

  • Quels tarifs pour grimper en haut du Mont Meru ?

Bien moins cher que le trek pour le Kilimandjaro, grimper le Mont Meru reste tout de même un budget conséquent. Il faut compter entre 450 et 600€ par personne pour l’expérience 3 jours/2 nuits, hébergement, repas et frais d’entrée dans le parc d’Arusha inclus. A cela s’ajoutent les pourboires non négligeables et habituellement exigés pour le guide ($20/jour), le cuisinier ($15/jour) et les porteurs ($10/jour). Un petit quelque chose pour le ranger est aussi apprécié. 

Vous pouvez réserver l’ascension à l’avance ou à la dernière minute, tout est possible. D’ailleurs, n’hésitez pas à privilégier une agence locale et engagée plutôt que les gros tours opérateurs !  

 

ascension randonnée mont meru tanzanie

 

  • Préparation & équipement 

Afin d’organiser au mieux votre expérience, il est indispensable de discuter de plusieurs points avec votre guide avant de confirmer l’ascension. Notamment si vous avez des problèmes de santé (coeur, asthme, genoux, etc.) ou des craintes particulières. L’équipe de l’ascension se compose : d’un guide, d’un cuisinier, d’un ranger et de plusieurs porteurs (3 pour nous deux par exemple). Si nous avons un peu eu du mal à comprendre la nécessité d’autant de porteurs au départ, nous avons finalement compris qu’en plus de porter les affaires des clients, ils doivent également transporter la nourriture, le réchaud et la bouteille de gaz (oui oui!). 

 

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  • Le matériel nécessaire

Voici une liste non-exhaustive de ce qu’il ne faut pas oublier pour grimper en haut du Mont Meru : sous-vêtements normaux & thermolactyls, casquette, bonnet, lunettes de soleil & crème solaire, écharpe / cache-nez, gants, vêtements de randonnée (bonnes chaussettes), chaussures de randonnée, tongs / claquettes, serviette microfibre, lingettes, petite trousse de secours (dont spray antiseptique, pansements anti-ampoules, médicaments si nécessaires, genouillère(s) si besoin), sac-à-dos pour le trek, gourde(s) / camelbak (les bouteilles en plastique ne sont pas autorisées dans l’ensemble du parc), lampe frontale, sac de couchage, bâtons de randonnée, batterie externe…

Pas de panique, toutes les agences sont en mesure de fournir (normalement gratuitement) une partie du matériel. Il est aussi possible de louer du matériel en ville. Dans notre cas l’agence nous a prêté un gros sac de couchage, des bâtons de randonnée et des gants. Ne vous chargez pas trop, mais n’ayez pas non plus peur d’en prendre “trop”. Vous ne voulez pas grelotter de froid à 4000 mètres d’altitude!

 

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  • Hébergements & restauration sur place

Concernant les hébergements, il n’y a pas vraiment le choix. Il s’agit de chambres quadruple avec lits superposés. On vous attribue une chambre à votre arrivée au refuge. Les sanitaires sont communs et un (demi) saladier d’eau chaude par personne est proposé tous les soirs pour la toilette (d’où les lingettes recommandées en supplément). Quant à la restauration, l’agence s’occupe absolument de tout ! L’équipe compte un cuisinier en charge de tous les repas. N’hésitez pas à lui faire part de vos préférences culinaires et de vos éventuelles allergies.

Pour tout vous dire, nous n’avons jamais manqué de rien : petit-déjeuner, repas, en-cas, dîner. Si vraiment vous craignez une petite baisse de régime pendant le trek, prévoyez dans ce cas quelques barres énergétiques et/ou du sucre pour vous redonner des forces. Mais normalement, les repas préparés suffisent largement. Ils sont servis dans une salle à manger commune à tous les trekkeurs, l’occasion de faire de chouettes rencontres. Concernant l’eau, les gourdes et les camelbacks sont remplis par l’équipe avant chaque départ. 

 

| Pourquoi le Mont Meru? Petite histoire de ce sommet.

Grandes amatrices de treks pour nous ressourcer, nous n’imaginions pas notre découverte de la Tanzanie sans une ascension de l’un de ses sommets. Si le Kilimandjaro culminant à 5895m nous a beaucoup fait hésiter de par sa renommée, nous avons finalement écarté la plus haute montagne d’Afrique au profit de son petit frère le Mont Meru (principalement pour une question de budget : comptez plus de 1300€/personne pour le Kilimandjaro hors pourboires…).

Le Mont Meru a connu sa dernière éruption en 1910 mais il est toujours considéré comme étant actif. Il est situé dans la vallée du grand Rift, cette immense faille qui traverse l’Afrique de l’est du nord au sud et se constitue de nombreux lacs et volcans. La végétation est très luxuriante sur le Mont Meru et il est même possible d’observer des animaux de la savane au début du trek pendant la traversée du parc national d’Arusha. Un petit plus non négligeable pour une expérience assez folle !

On dit que son ascension est plus ou moins accessible à tout bon marcheur ! La principale cause d’abandon pendant le trek est le mal des montagnes. Un problème qui peut toucher tout le monde, sportif ou non, causant notamment des forts maux de tête et des vomissements qui obligent à stopper la marche pour redescendre à une altitude plus confortable où l’oxygène est plus présent. Mais attention toutefois si vous avez le vertige, certains endroits peuvent être très proche du vide.

 

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| Récit de l’ascension

Jour 1 | Momella Gate (1500m) – Miriakamba Hut (2500m)

Nos paquetages préparés, notre équipe de choc vient nous chercher à notre hôtel d’Arusha en minivan. Direction le Parc National d’Arusha et la Momella Gate, le point de départ de l’ascension. Nous y récupérons notre ranger et démarrons sans attendre. La première partie de l’ascension a plutôt des allures de safari à pieds (et ce n’est pas pour nous déplaire) car nous avons la chance de croiser plusieurs antilopes, buffles, zèbres, singes (columbus, bleus, babouins), sans oublier un tête-à-tête avec une girafe solitaire ! 

Nous traversons ensuite de nombreuses forêts, avec l’impression d’avoir intégré Le Livre de la Jungle. Le plus impressionnant reste le Fig Tree Arch, un gigantesque figuier étrangleur naturellement façonné en une voûte capable de laisser passer les véhicules. Petit conseil pour cette partie dans la forêt : bien rentrer le pantalon dans les chaussettes car les fourmis sont tenaces et un poil agressives. Nous suivons toujours de près notre ranger Ozi, surtout lorsqu’il nous annonce notre arrivée en territoire des pythons ou lorsqu’il repère deux buffles prêts à nous attaquer, nous obligeant à dévier de notre trajectoire (d’où la nécessité du ranger).

 

ascension randonnée mont meru tanzanie

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Après 4h30 de randonnée, nous arrivons à notre premier camp situé à 2500m d’altitude. Nous ne manquons pas notre premier coucher de soleil en montagne et ses couleurs orangées, tout en tentant de discerner le timide Kilimandjaro, habitué à se cacher derrière les nuages. Avant de nous coucher, notre ranger appelle à la prudence et nous prévient de la visite récurrente de léopards sur le camp! Lampe frontale obligatoire pour toute excursion nocturne aux toilettes ! 

Bilan de cette première journée très positif, même si on a du mal à comprendre l’intérêt de notre guide puisque c’est le ranger qui mène la danse pour l’instant. Les jambes et les pieds tiennent le coup, la tête aussi, et on se dit que jusqu’à maintenant, on ne se débrouille pas si mal.

 

Jour 2 | Miriakamba Hut (2500m) – Saddle Hut (3500m) et acclimatation au Little Meru (3820m)

Départ à 8h du matin au-dessus des nuages avec pour toile de fond le Mont Kilimandjaro, cette fois bien dégagé. On a du mal à croire qu’à cette heure-ci, d’autres trekkeurs sont parvenus à son sommet! La végétation change rapidement, et la forêt laisse place à une garrigue digne de Provence, l’altitude en plus. Nous arrivons au second camp sans trop de difficulté après 4h de montée. Mais à peine restaurées et un peu reposées, il nous faut rechausser nos baskets de randonnée. Direction le Little Meru à 3820m pour s’acclimater. 45 minutes plus tard nous atteignons notre objectif et sa vue extraordinaire à 360°.

C’est à ce moment que nous réalisons vraiment ce qui nous attend. Nous redescendons rapidement jusqu’au camp pour une douche plus que sommaire et un dîner hâtif. Au passage, nous ne nous lassons pas d’un dernier coucher de soleil (un peu plus frisquet il faut l’avouer) en hauteur. Il est un peu moins de 20h lorsque nous nous couchons, bien décidées à récupérer au maximum avant le réveil prévu dans 4 heures ! Seconde journée relativement aisée donc, mais on comprend bien que l’accumulation des kilomètres et du manque de sommeil va clairement se faire ressentir. 

 

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Jour 3 | Suddle Hut (3500m) – Mont Meru (4566m) & redescente à la Momella Gate (1500m)

Minuit, le réveil sonne, et là ça fait mal, très mal ! Il fait nuit noire, très froid, les jambes sont lourdes et les paupières encore plus. Nous nous consolons un peu avec du thé et des biscuits, puis prenons la route pour le sommet. Pour cette ultime étape, pas de ranger. On saisit forcément mieux l’utilité de notre guide qui ouvre la marche et donne le rythme. Nous sommes également encadrées par deux de nos porteurs afin d’assurer notre sécurité. Nouveau conseil : ne vous emmitouflez pas de vos cinq couches de vêtements dès le départ, on crève vite de chaud !

A la lumière de nos lampes frontales, nous suivons le sentier de brousse et atteignons sans encombre le Rhino Point à 3800m. Jusque là tout va bien. Le trek se corse soudainement et se transforme en falaise qu’il nous faut contourner à l’aide de chaînes. Heureusement que nos porteurs sont là pour nous rassurer, mais à quasi 4000m dans le noir et le précipice à quelques centimètres, croyez-nous, on ne fait pas les malines. Il fallait nous dire de ramener les baudriers!

 

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La suite de l’ascension s’effectue sur un terrain volcanique entre cendres et roches pendant plus de trois heures. C’est là que l’altitude commence à se faire sentir. Entre le froid, la fatigue et des pauses très espacées pour éviter de geler sur place, nos réserves physiques s’amenuisent dangereusement. A tel point que nous commençons à tituber et devons prendre quelques minutes pour nous reposer. Au bord de l’évanouissement, le thé chaud au gingembre préparé par notre équipe est le bienvenu, tout comme nos comprimés de dextrose qui nous remettent un peu d’aplomb. Mais c’est surtout la vision du soleil qui pointe le bout de son nez, synonyme de quasi arrivée, qui nous redonne du baume au cœur. 

Quasi arrivée tu parles! Nous pensons en avoir presque fini quand nous butons devant un mur de pierres de plusieurs dizaines de mètres de haut à escalader. Et c’est donc avec le drapeau tanzanien en ligne de mire, les dents serrées et les yeux humides que nous atteignons péniblement le sommet. C’EST FAIT! Voici le Mont Meru, 4566 mètres. C’est émues que nous réalisons notre exploit et contemplons le lever de soleil sur le Kilimandjaro qui nous fait face. Le temps est comme suspendu, et nous mesurons peu à peu la force de la nature et des éléments. Nous restons une trentaine de minutes au sommet, juste ce qu’il faut pour profiter de ce moment inoubliable et l’immortaliser en compagnie de nos plus fidèles supporters. 

 

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Et si nous redoutions l’ascension, sachez que nous avions clairement sous-estimé la descente ! Les jambes tremblent, les genoux souffrent, le soleil tape, bref, c’est interminable. Mais sur le coup, on comprend totalement pourquoi la montée se fait de nuit : outre la température moins élevée, je crois que personne ne pourrait gravir le Mont Meru en étant pleinement conscient du danger et du dénivelé parfaitement visible en pleine journée.

Après trois heures de descente laborieuse, nous déjeunons rapidement à notre second camp, avant de reprendre la route jusqu’au premier refuge à 2500m. A bout de force, nous effectuerons la dernière partie (normalement réservée au quatrième jour pour les gens sensés) en jeep (pas de supplément financier).

 

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| Bilan final de l’ascension du Mont Meru

Malgré la douleur et la fatigue, c’est indéniablement l’une des expériences qui nous a le plus marquées depuis le début de notre voyage. Grâce à une équipe aux petits soins, très professionnelle et super motivante, on a puisé au plus profond de nos ressources physiques et mentales, on a été au bout de nous-mêmes, et encore aujourd’hui, on a du mal à réaliser. Mais à refaire, on n’hésiterait pas un seul instant!

 

Cet article était un « article invité », rédigé par Anouck & Marie puis enrichi et mis en page par moi-même !

 

 

Mais qui sont Anouck & Marie ? 😁

Anouck, 26 ans et Marie, 27 ans. Notre projet de tour du monde est né dès notre rencontre il y a 3 ans. Crise existentielle pour l’une, rêve d’enfance pour l’autre, l’envie commune d’élargir nos horizons et de remettre en question certains choix trop influencés par notre société. Parmi différents modes de vie, façons de penser, normes coutumières, traditions et croyances religieuses, nous espérons balayer nos préjugés et aller à la rencontre de notre propre vérité.

C’est ce besoin qui a nourri la dimension humaine de notre tour du monde. Au plus proche des locaux (missions de volontariat, immersions culturelles, transports en commun, logement chez l’habitant), nous apprenons. L’idée est de partager notre expérience afin de bousculer les perspectives et de sensibiliser aux causes auxquelles nous sommes tous confrontés : accès à l’éducation, inégalités et discriminations, protection de l’environnement. »

Itinéraire de notre parcours depuis le début de notre tour du monde en Octobre 2019:  Asie (Indonésie, Thaïlande, Birmanie, Sri Lanka, Philippines, Laos), Afrique (Tanzanie, Zambie, Namibie), Amérique Latine (Mexique actuellement, puis Colombie, Pérou, Bolivie, Chili et Argentine si possible).

Suivez Anouck & Marie sur Instagram et sur leur blog voyage !

 

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