Partir à l’aventure c’est bien, partir préparé c’est encore mieux ! Si vous avez de voyager à bord d’un 4×4 sur le long terme et en sortant des sentiers battus, il peut être intéressant de bien se pencher sur le matériel que vous allez utiliser pour équiper votre véhicule. Des pneus à la tente de toit en passant par le treuil ou les jerrycans, voici un petit tour d’horizon des équipements qui peuvent vous être utile 🙂
| Une galerie de toit
Partir en voyage avec un véhicule implique souvent de partir avec un espace de vie très restreint. Et pourtant, bon nombre de choses peuvent être utile pour voyager tout en étant lourdes et volumineuses. Alors où les mettre dans son véhicule ? Eh bien tout simplement sur le toit, grâce à une galerie. Alors attention, on ne peut pas mettre tout et n’importe quoi sur un toit car il faut bien prendre en compte le poids total que ça va rajouter, que ce soit pour le bien de la voiture comme pour le bien de son équilibre et de sa tenue de route. Il faut prendre le temps de réfléchir aux différents éléments dont on a besoin et au poids qu’ils pèsent.
Il existe des galeries de toit (roof rack en anglais) pour quasiment tous les véhicules ! Les marques s’adaptent aux besoin du marché et en fond des courtes, des longues, des larges, des plus hautes. Bref, de quoi s’ajuster à la plupart des véhicules. Et quand bien même vous ne trouviez pas ce qu’il vous faut, il est toujours possible d’en faire sur mesure.
Pour notre part, on a choisi une galerie de la marque Front Runner pour notre Defender 110. Le but était qu’elle soit robuste mais assez légère et rehaussée. Dessus je voulais pouvoir y mettre une tente de toit, une caisse avec une petite réserve d’eau. Le modèle Slimline II est le choix qui m’a paru le plus adapté à mes besoins. Sur les côtés j’ai pu y accrocher une douche solaire et un auvent de la marque James Baroud.
Après plusieurs mois d’utilisation je suis super contente de notre choix. La galerie est bien robuste et tous les équipements sont bien attachés dessus malgré les kilomètres qui s’enchaînent et surtout les grosses pistes qu’on prend en chemin.
| De bons pneus
Voilà un équipement qu’il ne faut surtout pas négliger pour partir à l’aventure, le choix des pneus ! Alors je vais parler assez spécifiquement de notre choix à nous, tout simplement car je ne suis pas spécialisée en pneu et je ne pourrai donc pas donner des conseils pour toutes les utilisations et tous les types de voiture 😅
Nous, avec un 4×4 Land Rover Defender préparé pour l’aventure sur le continent africain, on avait tout simplement besoin de pneus tout terrain. On savait qu’on allait autant rouler sur du bitume, que sur de la piste, des cailloux ou encore du sable. Les MUD n’étaient pas adaptés à nos besoin car trop spécifiques. Il nous fallait plutôt un produit assez général dans l’off road.
On est parti sur des pneus BFGoodrich All Terrain T/A KO2. Ce sont ceux qui étaient déjà sur notre Land quand on l’a acheté et après les avoir testé sur plusieurs endroits, on était bien contente de les avoir. Il fallait juste qu’on les change avant d’entreprendre notre grande aventure de plusieurs années pour partir sereines de ce point de vue. BFGoodrich nous ont donc envoyé 5 pneus neufs (on a même pu changer la roue de secours!) qu’on a pu monter directement chez nous avant le départ.
Le petit plus des pneus BFGoodrich All Terrain T/A KO2 ? Ils sont polyvalents, permettent de rouler sur différents terrains sans soucis, ont une durée de vie augmentée par rapport aux précédents modèles et de bonnes performances de traction. BFGoodrich ça reste une valeur sûre sur ce marché là ! On trouve les pneus entre 100 et 150€ l’unité selon les sites.
En tout cas après plusieurs mois d’utilisation à travers différents pays d’Afrique, on est vraiment satisfaite de nos pneus. On ne se pose plus la question de où on peut passer ou non car on a appris à appréhender les différentes situations d’off road et à avoir confiance en notre 4×4. La tenue de route est top et on est souvent surprise par la qualité des pneus qui nous permettent de rouler sur du sable en Mauritanie ou des gros cailloux au Sénégal par exemple !
| De quoi se sortir du pétrin (crick, plaques de désensablage, treuil, compresseur)
Quand on veut faire du off road, on doit s’attendre à pouvoir rester bloqué dans différentes situations. Que ce soit dans le sable, dans la boue ou encore dans la glaise, il faut être bien équipé pour réussir à se sortir du pétrin ! A commencer par des plaques de désensablage. Il en existe de deux types : en plastique ou en aluminium. Les premières sont souvent plus légères mais aussi plus chères, les secondes se vendent de moins en moins sur le marché du 4×4 mais on peut toujours en trouver en creusant.
Nous, on a opté pour des plaques MaxTrax trouvées chez Front Runner. On a déjà pu les utiliser plusieurs fois avec notre Defender et je dois dire qu’elles sont vraiment top. Très robustes, légères et faciles à utiliser. On les a installé sur le côté de notre 4×4, sur un support RoughParts qui nous permet d’y avoir accès en quelques secondes. C’est un sacré budget (300€) mais d’après plusieurs retours que j’ai eu, il vaut mieux investir dans ces plaques et ne pas essayer d’acheter les modèles de sous marques qui coûte certes moins cher mais n’ont vraiment pas la même qualité.
Pour aller de pair avec les plaques, il faut se munir d’une bonne pelle ! Ne faites pas comme nous, achetez une vraie pelle 😂 La notre est toute petite et clairement, elle n’est pas des plus utiles parfois. Dans le sable ça va mais dans la boue elle est clairement ridicule. Alors ça prend de la place, c’est sur, mais une grande pelle robuste peut vous sortir du pétrin. Notamment pour dégager les roues et permettre de venir caler les plaques pour se désembourber.
Si les plaques ne suffisent pas, il pourra vous être utile d’avoir un treuil ! Cet objet posé à l’avant du véhicule, n’est autre qu’un dispositif mécanique qui permet de dérouler puis enrouler un câble ou une chaîne pour tracter quelque chose (ici, un véhicule). Les treuils en off road sont le plus souvent motorisés, et s’utilisent à l’aide d’une télécommande. En gros, le but d’un treuil c’est comme si quelqu’un sortait un véhicule avec un autre véhicule, sauf que là on peut sortir un véhicule en étant seul, avec un câble. On peut attacher ce dernier à un arbre dans la plupart des cas.
Dans certains cas exceptionnels, notamment dans le sable, on peut aussi s’en sortir en utilisant la technique de l’encre. Eh oui, en plein désert on va rarement trouver un arbre auquel s’attacher, mais rien n’est perdu ! On peut utiliser la roue de secours, creuser un trou assez profond dans le sable, accrocher le câble à la roue de secours puis recouvrir de sable. La roue fera office d’encre sous le poids du sable et pourra faire en sortir de s’en sortir tout seul ! On a un treuil sur notre 4×4 mais on a jamais eu besoin de s’en servir pour le moment.
Je parlais des cordes dans le paragraphe précédent, un élément simple mais à ne pas négliger ! Une corde pourra vous sortir de bien des galères si vous êtes avec un autre véhicule. Il suffira de l’accrocher solidement sur le châssis des véhicules aux niveaux des points d’ancrages (il faut que ce soit sur un endroit bien solide, qui ne pourra pas s’arracher facilement).
Deux choses à ne pas négliger ⚠️ La première, pour des raisons de sécurité, ne surtout pas rester à côté de la corde et des véhicules pendant la manipulation car sous la pression, la corde peut céder très violemment. La seconde, le premier véhicule ne doit pas partir vite et d’un coup sous risque d’arracher le châssis ou le point d’encrage du second véhicule. Il vaut mieux commencer doucement puis accélérer.
Enfin, dernier outil pour se sortir d’un embourbage, avoir le reflex de dégonfler ses pneus (et pouvoir les regonfler derrière). Quand on est coincé notamment dans le sable, il faut rapidement essayer de dégonfler les pneus, s’ils ne le sont pas déjà. C’est une grande aide pour sortir car on augmente l’adhérence du pneu sur le sol en les dégonflant. C’est un peu le même principe qu’un humain dans la neige : si on marche à pieds dans une neige fraîche on peut s’enfoncer assez profondément. Mais si on élargit notre adhérence au sol grâce à des raquettes, alors ça fonctionne bien mieux et on ne s’enfonce plus autant. Eh bien c’est la même chose pour les véhicules !
Ensuite il suffit d’utiliser un compresseur pour reglonfler ses pneus en quelques minutes. On branche le compresseur sur la batterie moteur du véhicule en marche (car ça pompe pas mal d’énergie donc il ne vaut mieux pas le faire moteur arrêté pour ne pas vider la batterie). Certains branchent le compresseur en direct sur une batterie auxiliaire aussi. Nous on a opté pour le compresseur portable T-Max 160L/min qui est très simple à utiliser, robuste et rapide. Comme pour tous les accessoires, il en existe des sous marques et des moins chers, mais souvent de moins bonne qualité, à vous de voir 🙂
| De quoi être autonome (jerrycans d’essence, frigo et eau)
Partir à l’aventure est synonyme de devoir être aussi autonome que possible. Eh oui, quand on veut s’éloigner des grands axes et profiter à fond, il ne faut pas négliger cette partie là ! Ca serait dommage de ne pas être en mesure de subvenir à tous ses besoins pendant au moins quelques jours. Pour ça il faut avoir de l’eau, de l’essence et de la nourriture.
Pour l’eau, nous avons opté pour une cuve principale de 67 litres sur le toit du Defender. Le fait de le mettre en hauteur nous permet d’avoir de la pression par gravité, ce qui nous suffit amplement pour économiser de l’eau au maximum. On utilise cette eau pour faire les grosses vaisselles, laver le linge, se laver les mains et le visages, etc.. On a ensuite rajouté une douche solaire sur le côté du 4×4, d’une capacité d’environ 12L. C’est un tube en PVC qu’on a peint en noir pour qu’il chauffe la journée et nous permette d’avoir de l’eau plus ou moins chaude le soir. J’avais raconté la confection de cette douche dans un article.
Enfin, on a deux jerrycans à l’intérieur du 4×4, un premier de 12L relié à notre robinet et notre évier pour avoir un système d’eau fixe à l’intérieur. Il nous sert bien quand on est posé dans le 4×4 pour se laver les mains, faire une petite vaisselle ou encore se laver les dents. C’était important pour nous d’avoir une solution d’accès à l’eau sans forcément sortir du véhicule. Un second jerrycan de 10L vient compléter nos réserves. Celui là n’est pas fixe, il nous permet d’avoir un contenant amovible si besoin d’aller remplir de l’eau à un puit par exemple. Au total on a donc une réserve d’eau d’environ 100L. Ca nous permet de tenir une bonne semaine à deux !
Pour l’essence nous avons une cuve d’origine de 70L avec une consommation moyenne de 11L/100, on peut faire en général 600km avec un plein ce qui est déjà pas mal pour le poids qu’on fait et les pistes qu’on prend. On ne voulait pas rajouter un réservoir additionnel sous le châssis car on n’en ressentait pas le besoin (après quasiment un an sur la route on valide le fait qu’on n’en avait pas besoin). On a préféré s’équiper de 2 jerrycans de 20L pour avoir de quoi faire en cas de problème à trouver une station. En un an de voyage on n’a jamais eu besoin de les utiliser ! Même en s’éloignant des grands axes, nos 70L de base ont toujours été suffisant. On les a quand même vidé dans notre réservoir au bout de 3 mois pour que le diesel ne stagne pas trop dedans.
Pour terminer avec l’autonomie il nous fallait un frigo ! Dans un petit espace comme le Defender on ne pouvait pas en prendre un trop gros et surtout on ne souhaitait pas le faire car on n’en ressentait pas le besoin. On est donc parti sur un modèle simple de chez Dometic qui prend la place d’une grosse glacière. Il fonctionne bien mais demande pas mal d’énergie pour marcher, ce qui nous bloque parfois quand on reste sans bouger à un spot et qu’on travaille beaucoup. L’énergie utilisée pour nos ordinateurs est déjà très grande, donc ça nous est déjà arrivé de devoir couper le frigo pour ne pas finir en rade. A savoir, on aurait investi dans un frigo moins consommateur d’énergie !
| Une tente de toit
Voilà un équipement assez indispensable pour partir à l’aventure en autonomie, la tente de toit ! Selon le véhicule que vous avez, vous n’en aurez pas forcément l’utilité. On peut partir avec un fourgon qui contiendra un réel espace à vivre à l’intérieur et donc bien souvent un lit. On peut partir avec un véhicule qui aura un toit relevable et donc un lit intégré dans la toile de tente. Ou encore, comme nous, on peut partir avec un 4×4 aménagé à l’intérieur mais qui n’a pas la place pour un grand lit confort et qui n’a pas de toit relevable. Dans ce cas, la meilleure option pour avoir une « chambre » sera d’avoir une tente de toit !
Il existe deux types de tentes : les portefeuilles et les coques rigides. Les premières sont moins chères à l’achat, prennent moins de place sur la galerie mais sont un peu plus longues à mettre en place. Les secondes sont plus chères à l’achat, prennent un peu plus de place sur la galerie mais s’ouvrent et se ferment en quelques secondes, elles sont généralement conçues pour être plus résistantes face aux intempéries grâce à leurs verins de blocage et à la coque rigide. Au final, c’est surtout une affaire de feeling.
Pour avoir essayé les deux, je me retrouve plus dans une tente rigide sur le long terme. Mais les portefeuilles sont utilisées par de très nombreux voyageurs qui en sont satisfaits. Le but n’est pas de vous dire laquelle est la mieux, mais simplement vous partager nos choix !
On a décidé de partir sur une tente James Baroud modèle Explorer. L’équivalent du modèle Evasion en terme de taille (un matelas de 140 x 200cm et une hauteur assise de 1m) mais avec un espace sur le dessus pour venir mettre un sac et des affaires dedans. Un espace supplémentaire non négligeable quand on voyage (et vit) en 4×4 dans lequel on peut stocker jusqu’à 25 kilos d’affaires.
Après un an d’utilisation de la tente je dois dire qu’on en est super satisfaite. Quand on arrive sur un spot on peut l’ouvrir en un rien de temps et facilement seule, chacune. Le fait d’avoir son lit toujours fait à l’intérieur est un vrai luxe, pas besoin de mettre les draps ou les coussins. On ouvre et on peut dormir ! L’espace intérieur est vraiment grand pour profiter et se sentir bien. Le fait d’avoir des fenêtres et moustiquaires tout autour de la tente permet d’avoir de bonnes aérations et une super vue sur les alentours quand on veut. Il y a aussi trois grandes portes par lesquelles on peut passer via l’échelle.
Pour la fermer c’est simple aussi et on y arrive seule chacune également. Par contre la toile ne se met pas parfaitement en place toute seule, elle dépasse souvent de la coque quand on referme ce qui nous oblige à faire le tour de la tente pour pousser la tente vers l’intérieur. L’espace pour le sac est très bien mais ça nous est arrivé une fois qu’il pleuve et l’eau a stagné sous le sac. Quand on a ouvert la tente de l’eau a coulé le long de la toile et à l’intérieur car c’était ouvert. Un petit détail mais auquel il faut penser s’il pleut ! Ca manque d’une petite évacuation d’eau.
| Des équipements solaires
Pour finaliser l’équipement d’aventure, il ne faut pas oublier le solaire ! Qui rentre d’ailleurs dans la partie « autonomie », mais je lui ai réservé un chapitre à lui tout seul car pour mon utilisation, c’est l’un des paramètres les plus importants pour voyager sur le long terme. Si vous avez envie de pouvoir utiliser un frigo, des lumières, des appareils électroniques, recharger vos téléphone et vos ordinateurs, alors il faudra bien s’équiper en électricité.
Trois options s’offrent à vous : énergie 100% grâce au véhicule, énergie 100% grâce au solaire, énergie grâce au véhicule + solaire. Nous on a opté pour la troisième option qui nous permet de recevoir de l’énergie autant grâce au soleil que grâce à l’alternateur quand on roule. On s’est équipe d’une batterie auxiliaire à décharge lente, lithium, de marque Energie Mobile. D’un panneau solaire de 150W, d’un convertisseur de 3000W pour transformer l’énergie 12V en 220V et enfin d’un régulateur de charge pour le panneau solaire.
Je ne vais pas détailler tous les détails de l’électricité ici, mais si vous avez envie d’en savoir plus sur notre installation, sur comment fonctionne le système qu’on a dans notre 4×4 et bien d’autres questions, j’ai écrit un article complet sur l’électricité juste ici.
Voilà pour ce petit tour d’horizon des équipements à prévoir avant de partir à l’aventure avec son 4×4. Evidemment il est possible de partir avec beaucoup moins comme avec beaucoup plus. Le but n’est pas d’avoir le maximum de choses mais plutôt d’avoir ce qui correspond à nos besoins pour ne pas se retrouver dans une trop grosse galère ! J’espère que ça aura pu vous aiguiller un peu 🙂