Après des années passées autour du monde à essayer de voyager au plus près des locaux et en faisant des actions solidaires ponctuelles, je me suis dis qu’il paraissait naturel de créer ma propre association. Une petite asso, à taille humaine, sans prétentions, qui permet de mettre en place des projets utiles au sein de certains villages. Découvrez d’où vient l’idée de l’association Naonaï et les actions que l’on met en place.
Pourquoi faire une association ?
Sur les réseaux sociaux je vous parle depuis bien longtemps de cette envie de faire des choses utiles, d’utiliser mes voyages à bon escient et de vouloir réellement agir pour aider à mon échelle. Après avoir pu prendre part à quelques actions autour du monde j’ai voulu à mon tour pouvoir entreprendre des projets qui ont du sens en créant ma propre association à but solidaire!
Pour ça j’ai voulu m’entourer de deux personnes chères à mon coeur, qui partagent mes valeurs et qui m’aideront autant que possible dans ces nouveaux projets : mes amies Charlie et Manon (@whereis_charliee & @ketchoupi).
L’Association Naonaï est née pour mettre en place des actions utiles et locales dans le but de faire avancer les choses dans des endroits qui me tiennent à coeur. Je n’ai pas la prétention de vouloir lancer tout un tas de bonnes actions, car je pense qu’il est important de ne pas vouloir en faire trop mais plutôt de se focaliser sur des petits projets les uns après les autres. Le but n’est pas de trouver un projet à tout prix pour vite se sentir utile. On veut prendre le temps de discuter avec les locaux, d’écouter leurs besoins et d’en ressortir les priorités à chaque fois.
C’est un travail très important à mes yeux pour être sûr de faire les choses bien et dans le bon ordre! Avec cette structure associative j’ai bien l’intention de vous inclure dans ces différents projets et j’espère que ça vous donnera envie de vous impliquer dans des bonnes causes à mes côtés ! Je compte bien vous tenir au courant de toutes les actions qu’on va pouvoir entreprendre avec cette association et je vous invite déjà à aller suivre le compte Instagram que j’ai créé où je partagerai beaucoup d’infos au fur et à mesure : Association Naonaï.
Pourquoi l’appeler “Naonaï” ?
Pour la petite histoire et pour savoir pourquoi j’ai appelé mon association comme ça, voici juste en dessous, des photos de Naonaï ! Cette petite Maasaï est un peu comme ma fille dans mon coeur. Je l’ai rencontré en mai 2018 quand j’ai découvert la Tanzanie pour la première fois à la fin de mon tour du monde. J’avais passé plusieurs jours seule dans son village pour découvrir la culture Maasaï et sa manière de vivre. Je ne sais pas trop comment l’expliquer mais un lien très fort s’est tout de suite créé entre nous.
Au fil du temps j’apprends quelques mots de Swahili et de Maasaï pour communiquer avec elle ou je demande simplement à mon ami Ibra qui m’accompagne là-bas pour traduire des choses simples. Naonaï n’a que 5 ans, on ne part donc pas dans de grandes discussions philosophique mais j’essaye d’en savoir plus sur son état d’esprit, sur comment ça se passe à l’école, etc… Notre relation passe aussi beaucoup par les gestes et par les regards. On passe notre temps à jouer ensemble et elle ose venir de plus en plus vers moi pour des câlins et autres, alors que c’est assez loin de son quotidien habituel.
Depuis notre rencontre, je suis déjà retournée la voir plusieurs fois en Tanzanie et j’ai envie de pouvoir garder cette relation avec elle au fil du temps. Au fin fond de la savane il est bien difficile d’avoir des nouvelles régulières d’elle mais j’ai récemment appris qu’elle continuait de parler de moi et demandait de mes nouvelles. Comment vous dire? Ça m’a rempli le coeur de tout un tas d’émotions. C’était donc pour moi évident de nommer mon association d’après son joli prénom, Naonaï !
Nos premiers pas avec l’association Naonaï
➡ En Haïti, pour apprendre des autres
Pour commencer avec Naonaï, je souhaitais aller au sein d’une autre association pour en apprendre plus sur leur fonctionnement et sur le type de projets qu’il était possible de mettre en place dans le futur. Dans le cadre de mon projet de série documentaire “Humanité“, je suis allée au sein de l’association JEDe en Haïti (Jeunesse en Développement).
J’avais passé plusieurs semaines dans cette association pendant mon tour du monde en tant que volontaire. JEDe propose des activités aux enfants et jeunes du village du Petit bourg d’Aquinn dans le sud d’Haïti afin de les accompagner dans leur développement personnel et culturel. Je suis toujours restée en contact avec Julien, le président de l’association et je lui ai proposé de retourner dans le village pour venir les aider et les soutenir pendant la réalisation de mon documentaire.
On a longuement discuté de ce qu’on pouvait faire ensemble, sachant que c’était particulier vu que je revenais pour un tournage et qu’on ne pouvait pas rester plusieurs semaines. Il m’a dit qu’ils avaient tout simplement besoin d’un coup de main pour mettre en place certaines activités et pour proposer des idées nouvelles aux jeunes. L’occasion de partager avec eux, d’apprendre leur quotidien et leur culture, tout en leur apportant les connaissances et les outils qu’ils souhaitent pour le long terme.
Outre la découverte du fonctionnement d’une autre association et les retrouvailles avec tous ces gens que je n’avais pas vu depuis deux ans, j’ai pu apprendre une chose très importante pour la suite de Naonaï : il ne faut pas forcément faire d’énormes choses pour améliorer le quotidien de certaines personnes. On veut toujours en faire beaucoup et essayer de changer le monde. Mais en vrai, prendre tout simplement le temps de parler, rire, jouer, apprendre avec des gens, peut changer beaucoup de choses pour eux.
En Haïti on a pu prendre part à plusieurs activités avec les enfants et les ados : soutien scolaire, sport, lecture, jeux, etc. Grâce à ces choses assez simples l’association leur permet de s’épanouir et de se développer personnellement et culturellement. Et ça, ça peut déjà changer énormément de choses pour eux et pour leur quotidien ! J’en ai longuement discuté avec Julien et avec les jeunes pour comprendre que ces petites actions changeaient complètement leurs vies et leur permettaient d’avoir de meilleures chances de réussite dans leur avenir grâce aux valeurs inculquées.
Avant de vouloir mettre en place nos propres actions avec Naonaï, je trouvais ça très important d’apprendre d’autres associations, d’échanger avec des gens qui oeuvrent depuis des années et de vivre à nouveau le volontariat vu de l’intérieur.
➡ En Tanzanie, pour mettre en place nos premières petites actions
En Amont. Quand j’ai su qu’on allait retourner en Tanzanie avec Charlie pour plusieurs semaines, j’ai tout naturellement demandé aux gens du village Maasaï ce dont ils avaient besoin en urgence et ce qu’on pouvait leur ramener de France. Ils nous ont alors dit qu’ils avaient besoin d’aide pour le dispensaire du village qui manquait cruellement de matériel médical : pansements, compresses, bandages, thermomètre, tensiomètre, oxymètre et mesures diverses.
J’ai donc décidé de lancer un appel aux dons sur mes réseaux sociaux pour récupérer du matériel médical auprès de particuliers et de pharmacies. Et grâce à vous on a pu récupérer beaucoup de matériel ! C’était génial pour une première “réelle” action de voir l’engagement de certains : notamment une personne qui nous a envoyé un carton débordant de matériel et une autre qui est allée démarcher une pharmacie pour récupérer beaucoup de choses. Bref, merci beaucoup à ceux qui nous ont aidé pour cette action !
Sur place. On est donc retourné en Tanzanie pour mettre en place notre première mission et on a pu donner les sacs de matériel médical au dispensaire du village Maasaï. Ca ne paraissait pas être grand chose mais l’infirmière nous a expliqué que ça allait énormément les aider dans les mois à venir. Elle en a profité pour nous expliquer les maladies qui touchent le plus les habitants : maladies sexuellement transmissibles, malaria, diarrhées, infections de peau, etc..
On a aussi pu donner des paquets de gants et de masques à la sage-femme du village qui s’occupe d’aider les femmes pendant l’accouchement quand elles le demandent (la plupart d’entre elles accouchent directement dans leurs cases).
Enfin, on avait discuté avec l’école du village pour connaître leurs besoins. Ils nous ont expliqué n’avoir pas besoin de fournitures comme des cahiers pour le moment, mais que des stylos étaient toujours utiles pour les enfants. On a donc pu récolter à la dernière minute plus de 100 stylos qu’on a donné à la directrice de l’école. Elle s’occupera de gérer les stocks et de les donner aux enfants quand ça sera nécessaire. On va rester en étroit contact avec eux pour écouter les besoins de l’école et les aider quand ça sera nécessaire dans le futur. Ce n’est encore une fois qu’une petite action, mais une action utile à leurs yeux !
Pour la suite on souhaite évidemment continuer de mettre en place des actions, dès que la situation nous le permet. On partage régulièrement avec les contacts qu’on a en Tanzanie et dans le village Maasaï notamment pour faire évoluer les projets selon leurs besoins. Les prochains projets sur lesquels on travaille actuellement sont :
- La mise en place d’une citerne d’eau et d’un système de récupération des eaux de pluie et de tuyauterie pour le dispensaire, qui n’a rien pour le moment.
- La construction d’une clôture autour de l’école secondaire pour la sécurité des élèves en internat.
- La mise en place d’un système de récupération des déchets, d’optimisation de ces derniers et d’incinération en étant le moins nocif possible pour les habitants et pour leur environnement.
La suite des projets !
2021 : soutien en Haïti après le tremblement de terre
Le 14 août 2021, un tremblement de terre de magnitude 7,2 a frappé Haïti et a ravagé trois départements du sud ouest du pays : le Sud, les Nippes et la Grand’Anse. Plusieurs morts sont à déplorer et de nombreux autres sont sinistrés.
Extrait du Monde : “De nombreux bâtiments se sont effondrés lors de la puissante secousse qui a piégé des centaines d’Haïtiens sous des dalles de béton. Les habitants se sont mobilisés pour secourir les victimes blessées. « Les premières interventions, menées tant par les sauveteurs professionnels que par des membres de la population ont permis d’extraire de nombreuses personnes des décombres », ont insisté les services de la protection civile.”
Avec l’association on a crée une campagne de financement en urgence pour aider les jeunes de l’association JEDe. J’avais eu des nouvelles de Julien, le président de l’association qui était sur place au moment du séisme. Une dizaine de jeunes de l’association ont perdu leur maison, détruites par les secousses. Plus que ces jeunes, ce sont leur famille entière qui se sont retrouvés sans toit et sans ressources.
Après plusieurs semaines de campagne on a réussi à récolter plus de 3500€ pour Haïti !
A quoi a servi l’argent collecté ?
Grâce à la collecte, les bénévoles sur place ont pu construire un abri provisoire pour héberger les familles sinistrées de l’association pendant plusieurs semaines ! Ils ont aussi pu nourrir environ 180 personnes pendant plusieurs semaines jusqu’à ce que tout rentre dans l’ordre. Cette opération solidaire a permis de faire travailler des artisans locaux alors que la situation était bien difficile sur place.
C’était une action à petite échelle mais avec beaucoup de sens. Encore une fois mille merci à ceux qui avaient participé à la cagnotte !
2023 – 2024 : soutien au Maroc après le tremblement de terre
QUE S’EST-IL PASSÉ ? Nous avons souhaité nous mobiliser pour venir en aide aux marocains touchés par le séisme du 8 septembre 2023 de magnitude 6,8 dans le Haut Atlas et ses environs. Le tremblement de terre a causé l’effondrement de plusieurs bâtiments notamment dans les provinces et communes d’al-Haouz, Taroudant, Chichaoua, Ouarzazate et Marrakech. Les personnes que nous connaissions dans la province de Ouarzazate sont saines et sauves mais ce n’était malheureusement pas le cas pour d’autres. On s’est alors mis en contact direct avec plusieurs personnes sur place pour aider et agir.
NOTRE BUT : Nous avons ouvert une cagnotte au nom de notre association pour récolter des fonds et les répartir de la meilleure des manières sur place. Pour aider à protéger les familles, reconstruire les bâtiments détruits et soutenir ceux qui ont tout perdu.
BILAN :
- 665€ ont été envoyé à Soufiane qui enchaînait les A/R entre Marrakech et la zone de l’épicentre pour amener des besoins de premières nécessités. Avec cet argent Soufiane a pu acheter beaucoup de médicaments qu’on lui avait demandé sur place : doliprane, smecta, levotyrox, compresses, bétadines, bandes, antibiotiques, etc. Il s’est rendu au village d’Asni pour une première distribution, où il a également pu mettre en place des campements provisoires pour les personnes qui se retrouvent sans domiciles. Il va continuer la distribution de médicaments dans les villages alentours moins accessibles.
- 2574€ ont été utilisés pour acheter une tente Caïdale (6m x 12m), 120 couvertures, 80 matelas et des packs alimentaires de premières nécessités pour soutenir/loger plusieurs familles des douars de Tajanate, Oulad Ibrahim et Oulad Amer (province de Ouarzazate).
- 9747€ ont été utilisés pour construire une maison (oui oui, grâce à vous on a construit une maison !). A la base on avait fait des repérages pour venir en aide à plusieurs familles dont les maisons avaient été endommagées : des grosses fissures, des murs effondrés.. nous avions défini les familles bénéficiaires, faits des photos et des devis sur le terrain. Et puis finalement le gouvernement marocain a décidé de débloquer des fonds pour venir en aide à davantage de familles. Celles que nous avions selectionnées ont donc reçus de l’argent alors on a décidé d’utiliser la cagnotte différemment.
Notre association partenaire sur place a alors relancer les recherches pour faire les choses bien et nous avons pris une décision : construire une maison. Pour deux raisons ! La première était de pouvoir reloger Mme Fatima, une dame âgée qui a perdu son logement pendant le tremblement de terre et n’ayant plus de famille proche, elle n’avait nul part où aller sur le long terme. La deuxième raison était que cette maison servirait dans le futur de logement de secours pour toute personne dans le besoin aux alentours de Skoura. C’est une construction pour l’avenir, afin de continuer à aider.
La construction d’une maison coûte très cher. On a pu compter sur la générosité locale dès que c’était possible avec notamment le don du terrain pour la construction de la maison. Une personne qui possédait un grand terrain a accepté d’en donner une partie pour ce projet. Tous les papiers ont été fait et la parcelle appartient officiellement à l’association. Nos équipes sur place ont donc pu lancer les devis pour la construction et le chantier a commencé. Aujourd’hui la maison est terminée, Mme Fatima vit dedans, à l’abris et en toute sécurité.
Ca peut ne pas paraître “énorme” comme action, mais je peux vous dire que ça l’est. On n’a jamais prétendu pouvoir reconstruire tout un village, il faudrait des dizaines et des dizaines de milliers d’euros pour ça. On a voulu utiliser la cagnotte reçue de la manière la plus intelligente et perene à notre échelle. Nous sommes donc très fiers des équipes sur place et de leur travail. Encore un immense merci à toutes les personnes qui ont contribué à ce projet !
2024 : aide à la construction d’un puit en Tanzanie
QUEL PROJET ? Vous l’avez compris, cette association a un lien très particulier avec la Tanzanie. Alors quand Fanny et Ibra m’ont parlé de la contruction d’un puit dans un village Maasaï, c’était une évidence de leur donner un petit coup de pouce.
“Les Maasaï filtraient l’eau d’une grande flaque en laissant retomber le sable toute la nuit pour ensuite l’utiliser. Ils n’ont aucun accès à l’eau potable et leurs troupeaux non plus. La rétention d’eau de pluie les aidait jusqu’alors, mais ces dernières années, l’eau se rarifie, les moussons sont moins importantes , leurs pâturages s’assèchent, les troupeaux aussi. Un agriculteur peu scupruleux, qui grignotte déjà leurs terres, leur accorde un accès à l’eau mais moyennant échange monétaire.
Les Maasaï ignorent tout du réchauffement climatique mais le voient de leurs propre yeux : il ne pleut plu. Ibra et Fanny tentent de les aider du mieux possible en leurs apportant des jerricanes d’eau, en déchargeant du foin pour sauver les bêtes, mais ce n’est pas durable.”
Grâce à cette construction d’un puit, environ 2000 personnes auraient accès à l’eau potable, ce qui sauverait potentiellement des vies et des troupeaux.
Le montant de la cagnotte était fixé à 3600€ d’après les devis réalisés sur place. L’association Naonaï a fait un don de 500€ pour soutenir le projet et nous continuerons de le faire dès que possible.
Comment aider l’association Naonaï ?
Vous êtes bien nombreux à, en plus de soutenir l’idée de l’association, vouloir aider concrètement. On aimerait vraiment dans le futur pouvoir inviter certains d’entre-vous sur place, au moment où on organise nos actions, pour que vous puissiez vivre cette belle histoire solidaire directement de l’intérieur. Mais ça se fera quand on sera vraiment capable d’organiser ce genre de choses !
En attendant vous pouvez aider simplement en suivant l’avancée des projets sur les réseaux sociaux de Naonaï et de moi-même, en prenant part aux collectes que l’on organise ponctuellement pour du matériel médical ou scolaire ou encore en faisant un don à l’association.
Il est désormais possible de faire un don libre via notre page Hello Asso !